Tous les articles par Karine Harvey

PLAISIR, BONHEUR, SATISFACTION ET TRAVAIL

« Le monde ne pourra jamais être heureux tant que les hommes n’auront pas une âme d’artiste – j’entends par là tant que leur travail ne leur sera pas une source de plaisir. »    Auguste Rodin

À l’aube de cette période estivale, je voulais partager avec vous des sujets plus légers tels que plaisir, bonheur, satisfaction au travail. Peut-être à cause de mon sens de l’exploration, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur le sens profond de ces mots que l’on utilise régulièrement dans diverses circonstances et qu’on mélange souvent à toutes sortes de sauces.

Voici les définitions trouvées :

Plaisir : sensation agréable et recherchée, état de contentement. Donc, on pourrait parler d’un état éphémère, sensoriel.

Bonheur : état durable de plénitude, de satisfaction ou de sérénité, état agréable et équilibré de l’esprit et du corps, d’où la souffrance, le stress, l’inquiétude et le trouble sont absents.

Satisfaction : action de satisfaire un besoin, un désir, une demande, une tendance. La satisfaction semble donc être plutôt un résultat.

Travail : Le mot travail vient du latin Tripalium, qui signifie : instrument de torture formé de trois pieux. Au fil des siècles, la vision du travail demeurera liée à l’effort et à la contrainte et le demeure encore dans une certaine mesure. Dans l’Antiquité, les grecs et les romains séparaient le travail de l’élévation culturelle et spirituelle. Ils considéraient le travail comme un labeur pénible et nécessaire, qu’ils confiaient aux esclaves. Ils pouvaient ainsi s’adonner aux activités par lesquelles l’humanité avance. Il semble que c’est surtout avec le christianisme que le travail se rapproche du développement culturel et spirituel. Le travail contribue à l’achèvement du monde. Par le travail l’homme s’associe au projet du créateur : le simple labeur devient une œuvre qui grandit son auteur.  Le travail devient Opus.

Travail Tripalium ou Opus?

Qu’en est-il du travail aujourd’hui ? Est-ce que le travail est un lieu de torture, de souffrance ? Ou au contraire, au-delà de la paie, y trouve-t-on un ressourcement, une plénitude ?

Eric Fromm, psychanalyste américain d’origine allemande, propose une définition rafraîchissante, humaniste du travail qui crée un lien intéressant entre le plaisir et le travail :

« Le travail et l’amour sont les moyens les plus sains pour vivre une vie créative et ils sont la source principale de toute énergie orientée vers le plaisir. »

Pas de recette infaillible :

Personnellement, j’équilibre la balance comme ceci :   Dans toute fonction, dans tout poste, il y a des zones grises, des éléments de notre travail qui nous déplaisent ou nous conviennent moins. Il n’existe pas de recettes miracles pour obtenir le parfait bonheur dans le travail.

Mais il est important de faire ce que l’on aime pour aimer ce que l’on fait. C’est une phrase simple, évidente, mais qui mérite qu’on s’y arrête quelques instants.  Faites-vous ce que vous aimez ? Votre travail vous apporte-t-il les satisfactions auxquelles vous vous attendiez ? Avez-vous l’impression de vous épanouir au travail ou devez-vous au contraire chercher désespérément d’autres sources de satisfaction dans le peu de temps libre dont vous disposez ?

Et le bonheur ?

Mais qu’en est-il du bonheur ? Le bonheur étant un état durable, de plénitude, il ne peut pas venir de l’extérieur, des sens, cela en ferait un événement éphémère, il doit venir de l’intérieur de nous-même. En conclusion, on ne peut nous donner le bonheur au travail.

Nous pouvons (et je vous le souhaite) avoir du plaisir à faire notre travail, à socialiser avec nos collègues, à régler des problèmes, à éprouver de la satisfaction à avoir mis en place un projet ou rédigé un texte plein de verve.

Le plaisir au travail et la satisfaction au travail sont donc possibles !

Je vous ai livré ici mes réflexions sur le plaisir, la satisfaction, le bonheur et le travail. Et vous, quelles sont les vôtres ? Je vous laisse y penser cet été entre les graines que vous sèmerez au jardin, vos lectures sur la plage, vos détentes sur le bord de la piscine, vos randonnées sur le bord du fleuve…

Je vous souhaite à toutes un bon été.

Bernadette

Une fille dans une job de « gars », pourquoi pas ?

Mesdames! Saviez-vous qu’il existe plus de 500 métiers au Québec et que, parmi ceux-ci, 251 professions sont dites non traditionnelles pour les femmes ? Et oui ! On dit d’un métier qu’il est traditionnellement masculin – ou non traditionnel – s’il est exercé par moins de 33 % de femmes.

Les idées préconçues

Lorsque l’on pose la question « Quels métiers traditionnellement masculins pouvez-vous nommer ? », la majorité des gens répondent pompier, policier, charpentier, électricien…

De plus, lorsque l’on demande pourquoi, selon eux, si peu de femmes exercent des métiers non traditionnels, la réponse qui revient le plus souvent est : « parce qu’elles n’ont pas la même force physique que les hommes ! »

Mais, est-il vrai que les métiers traditionnellement masculins ont tous une exigence élevée de force physique ? Voyons un peu ce qu’il en est !

Démystifier les métiers non traditionnellement féminins

Ingénieure métallurgique, programmeuse-développeuse, conductrice d’autobus, huissière de justice, conductrice d’engins de chantier, pilote d’avion et physicienne font partie des métiers non traditionnellement féminins. Pourtant, aucun d’entre eux ne nécessitent une bonne condition physique ou d’utiliser la force pour bien réussir dans son travail.

Les mathématiques vous passionnent ? Vous avez un esprit logique ? Vous êtes une férue d’informatique ? Peut-être que le travail de programmeuse-développeuse web est fait pour vous. Vous aimez être dehors ? Vous êtes manuelle? Pourquoi pas un des 32 métiers et occupations du secteur de la construction. Il y a des métiers non traditionnels dans tous les secteurs d’activités (services, arts et loisirs, affaires et administration, etc.). Il y a également des métiers non traditionnels dans tous les niveaux d’enseignements (semi-spécialisé, professionnel, collégial et universitaire).

Témoignage

Aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre, l’industrie du camionnage tente une petite révolution pour que la proportion de femmes derrière le volant passe de 4 % à 10 % :

La semaine de travail de Nancy Galarneau, conductrice de 50 ans, seule aux commandes d’un semi-remorque de 53 pieds, sera composée de trois allers-retours vers les États-Unis. « Je n’ai pas le temps de retourner chez moi : c’est la course contre la montre », explique-t-elle en remplissant un petit réfrigérateur de repas pour les cinq prochains jours. Fruits, fromage cottage, blancs d’œufs : la camionneuse mange léger, car elle veut rester concentrée pendant les 11 heures qu’elle passera assise à dompter la route. Ses heures de sommeil, de leur côté, se feront sur la couchette située derrière le siège de son camion, le plus souvent dans le stationnement d’une aire de repos.

Avant de faire sa ronde de sécurité et d’attacher sa remorque remplie de papier, Mme Galarneau raconte qu’elle était auparavant designer d’intérieur, puis coach en image. Son travail, c’était « d’aider les gens avec leur apparence, leur démarche, leur façon de prendre la parole en public », raconte-t-elle.

Quand l’insécurité du travail autonome a commencé à lui peser, elle s’est intéressée au métier de camionneuse puisqu’elle a toujours aimé voyager et conduire. Mais elle avait quelques appréhensions à propos de l’accueil qui était réservé aux femmes dans ce monde très masculin. « Je me suis informée auprès de plusieurs personnes que je connaissais, qui m’ont dit qu’il y avait plusieurs femmes camionneuses et heureuses de l’être. Ça m’a rassurée », dit-elle.

Elle a donc décroché un diplôme d’études professionnelles (DEP) en transport par camion en janvier 2020. Et elle ne le regrette pas. « J’ai l’impression de partir en vacances, de faire du camping avec le véhicule fourni, le gaz fourni et en étant payée. »

Derrière le volant de son mastodonte, elle est à l’aise, mais alerte. Les conditions de travail ne sont toujours faciles. Selon elle, 90 % des camionneurs sont « super fins », mais 10 % sont « irrespectueux envers les femmes ». Ces derniers ne se gênent pas pour lui envoyer des baisers sur la route, la filmer et même la suivre. « Il faut éduquer les hommes », croit-elle. Les horaires ne conviennent pas à tout le monde non plus. « Je n’aurais jamais pu faire ce métier quand mon fils était enfant, note-t-elle. Tu ne sais jamais à quelle heure tu vas arriver le soir. »

« Dans notre entreprise, une dame est venue rencontrer les conductrices et les conducteurs pour avoir leur vision de la réalité d’une femme camionneuse, pour savoir comment elles se sentent et pour trouver des mesures pour améliorer leur bien-être ». Ces mesures peuvent notamment prendre la forme d’une meilleure conciliation travail-famille, de l’adaptation de certains équipements et d’un jumelage avec d’autres femmes, dit-elle. Elle ne sait pas combien de temps elle restera camionneuse, mais elle veut encourager les femmes à se lancer dans l’aventure.

Opération charme

L’Association du camionnage du Québec (ACQ) est consciente des éléments qui peuvent rebuter les femmes dans le milieu. Or, les entreprises ont besoin d’elles pour pourvoir les 18 000 postes de conducteur actuellement disponibles.

La pénurie a grandement incité l’industrie à agir avant même l’arrivée de la COVID-19. Le Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’industrie du transport routier (Camo-route), auquel participe l’ACQ, a lancé la vaste opération « Conductrices de camion : objectif 10 % ». Cela inclut d’une part une offensive de relations publiques — de la publicité sur les réseaux sociaux, des visites dans les écoles, des événements « camion rose » —, et d’autre part l’accompagnement d’entreprises dans l’adaptation de leurs pratiques aux besoins des femmes.

Source : « Quand la pénurie de main-d’œuvre fait avancer la cause des femmes’’; Le Devoir, Roxane Léouzon, 6 octobre 2021.; https://www.ledevoir.com/economie/638181/un-feminisme-profitable-quand-la-penurie-de-main-d-oeuvre-fait-avancer-la-cause-des-femmes

Bernadette

Pour le Jour de la Terre, prenez un engagement pour tous les jours de l’année.

Depuis mars 2020, la pandémie a causé de nombreuses fermetures, puis des règles et interdictions ont dues être implantées. Étant tous forcés de rester à la maison, une grande partie de notre attention s’est tournée vers nous-mêmes et aussi vers ce qu’il se passe autour de nous, comme l’environnement.

D’abord, il y a eu la période de quarantaine obligatoire au printemps dernier. Ensuite, le télétravail, qui perdure encore actuellement. Durant tous ces mois, plus souvent qu’autrement à la maison, j’ai appris beaucoup sur moi-même et beaucoup sur mes habitudes, en réalisant que celles-ci ont bel et bien des effets sur l’environnement. Par exemple, je me rends compte à quelle vitesse ma famille et moi remplissons notre poubelle. Bien sûr, je m’attends à plus de déchets, puisque chacun de nous mangeons tous les repas à la maison, à tous les jours. C’est une roue qui tourne : plus de présences à la maison, plus de consommation, donc plus de déchets. D’un autre côté, comme mes déplacements sont limités à l’essentiel, ma consommation d’essence se retrouve réduite donc, meilleur pour l’environnement. Ça se balance. Cependant, au travers tous ces aspects positifs ou négatifs de la pandémie, il reste un son de cloche : presque tout ce que nous consommons est emballé et sur emballé dans des plastiques. En conséquence, la consommation supplémentaire que je fais en étant plus souvent à la maison contribue, en fin de compte, plus au problème qu’à la solution.  

Voici où je veux vous amener. Alors que nous approchons du 51e anniversaire du Jour de la Terre le 22 avril 2021, je vous invite à vous joindre à moi pour un défi zéro déchet. En tout cas, presque zéro déchet. Il n’est jamais trop tard pour commencer, et cela se fait en deux étapes. La première étape consiste à vous engager à noter chaque aliment pendant une journée complète. Commencez par le petit-déjeuner et inscrivez tout, même le bol de céréales que vous mangez à 2 heures du matin, car le temps ne semble plus exister. Compilez tous vos emballages et déchets alimentaires, puis examinez attentivement ce que vous avez. Y a-t-il beaucoup de plastique ? Certains de vos restes de nourriture sont-ils compostables ? Vos restes sont-ils stockés dans des contenants en plastique ou en verre ? Une fois que vous connaissez vos habitudes alimentaires et les déchets que vous produisez, vous pouvez commencer à faire quelques ajustements. Par exemple, moi, je me suis engagée à changer mes gobelets de yogourt quotidiens pour un contenant plus grand pour réduire la quantité totale de plastique utilisée. J’achète une brique de fromage au lieu de tranche de fromage emballées individuellement. Si cela aide, pensez à ce défi dans les contextes de nettoyage. Le plus souvent, les articles les plus courants dans les espaces publics et les voies navigables partagés ne sont pas les silencieux de voiture ou les filets de pêche, mais plutôt de petits emballages alimentaires qui se coincent entre les rochers, dans les craques de trottoirs et dans les arbres. C’est la même chose pour nos choix à la maison : les petits choix, suffisamment amplifiés, ont de gros impacts. Le 22 avril 2021, le jour de la Terre et tous les jours de l’année commençons par réduire individuellement notre consommation de plastiques et de déchets. Cela contribuera collectivement au changement, un changement climatique et environnemental. Faisons notre part.

Nadia J

Adopter un système de pensées et d’expressions positives.

“Pas de reprise du marché de l’emploi avant 2022… L’emploi ne reprendra pas sa vigueur tant qu’un vaccin ne sera pas disponible, ce qui pourrait nous amener à la fin 2021… L’édition Charlevoix au boulot du Printemps est annulée…“

Voici le genre d’informations que je trouve sur internet à l’heure à laquelle je compose mon texte.  Nous sommes mi-décembre et je doute que les discours journalistiques et politiques soient plus florissants à mon retour au travail … Début janvier 2021, je reprends mon article où je l’avais laissé.  J’avais raison, un nouveau confinement total s’annonce!  Un couvre-feu …  Je dessine là un portrait peu réjouissant du marché du travail pour les futures candidates d’Option Toi.  Avec empathie, je comprends que ce ne doit pas être très motivant de s’investir dans une recherche d’emploi dans de telles circonstances.  Pourtant, je dois être honnête et je ne peux pas occulter cette réalité.

Alors je me demande, comment convaincre ces femmes de croire en une perspective d’avenir général et professionnel en particulier et, ne pas sombrer moi-même dans le pessimisme ?  Et bien, en changeant ma perspective, mon angle d’approche …. Comment me direz-vous?  En reprogrammant ma façon de penser pour garder ma ligne d’horizon encourageante!

Les dernières avancées de la science nous le prouvent : nos pensées ont un impact physique sur le réel !  Santé, atteinte d’objectifs, équilibre de vie… Si nous focalisons notre attention sur tout le négatif de notre vie, voir le positif devient quasi impossible !  Adieu les opportunités, le courage d’entreprendre, et l’espoir de changer les choses.

La solution pour ne pas subir le négatif ?  Adopter un système de pensée et d’expression positive !  “La belle affaire !  Ce n’est pas comme si tout ce qui se passe autour de nous est beau et rose !  L’isolement, la pollution, mon chum qui me tape sur les nerfs…”    Certes  ! Nous ne vivons pas dans un monde de bisounours.  Et bonne nouvelle, la pensée positive ne vise pas à gommer une partie de la réalité. Elle propose cependant d’orienter notre regard vers ce qui est positif ou ce qui pourrait l’être plus.

Donc, je m’efforce d’utiliser la théorie des 3 clés. Je reformule:

1. mes croyances limitantes en croyances aidantes.  Autrement dit: mesCapacités : “ce que je ne peux pas” en “ce que je sais déjà, ce que je connais/peux faire”.  Par exemple: écrire le soir sur un post-it un petit geste de la journée dont je suis fière et les coller sur le miroir de la salle de bain.

2. mes “anti-objectifs” en objectifs positifs.  C’est-à-dire: ma Volonté : “ce que je ne veux pas” en “ce que je veux”.  Par exemple: je n’ai pas envie de sortir parce qu’il fait trop froid … en … je vais m’habiller chaudement pour aller marcher parce qu’il fait froid aujourd’hui.

3. mes pensées et observations négatives en pensées positives. Enfin, mes Sentiments: “ce qui me fait peur/me fatigue/…”  en “ce qui me donne de l’envie/de l’énergie/…” et mes jugements: “ce qui me déplait” en “ce qui me plairait davantage”.  Par exemple: se fixer tous les matins l’objectif de prendre une pause de 5 minutes dans la journée pour faire quelque chose qui me fait du bien.

Connaître la théorie ne suffit pas.  Je vous le témoigne.  En général, je suis assez douée pour être positive mais avec cette pandémie qui dure et qui perdure… pas facile, je vous l’avoue.  Ça m’arrive de remettre en question mon efficacité et mon utilité au travail…  mème si mon mental a beau être au courant de ce qui est bon pour lui.  C’est un peu comme si j’avais lu un bon livre sur la musculation et la diététique;  je suis convaincue, mais à ce stade, mon frigo regorge encore de plats préparés et autres sucreries néfastes, et mes abdos sont bien cachés dans mon confortable manteau.  Ne riez pas!

Je passe donc à la pratique... C’est ainsi la seule manière d’ancrer un changement de façon durable qui consiste à faire passer ces idées lumineuses nouvellement apprises de mon mental conscient à mon mental subconscient.  Comment concrètement me demanderez-vous encore!

Voilà: je commence par penser, profitons de ce temps là pour mieux me préparer… à l’après-covid, à la relance…  Et j’agis: je suis des formations pour améliorer l’animation des ateliers et proposer de nouveaux contenus; j’observe ce qu’on fait au Centre et qui donne des bons résultats en relisant les listes des bons coups dans le SPM;  je me documente sur les méthodes d’interventions.

Alors, si vous aussi, vousvoulez y croire, si vous voulez rester positive malgré les circonstances de la pandémie, joignez-vous à moi et préparons maintenant l’après pandémie.  Inscrivez-vous à nos activités, passez-nous un coup de fil, outillons-nous aujourd’hui pour demain!

Garder espoir, rester motivée est plus facile ensemble!

Sources: Maxence Walbrou, Reprogramer votre cerveau; Marika Simard, Changer son état d’esprit.

Bernadette

La parole est à vous ! Isabelle Chiasson

Quand j’ai constaté qu’il y avait la rubrique « La Parole est à vous » dans le SPM du Centre-Femmes aux Plurielles, je n’ai pu m’empêcher d’écrire à l’équipe. J’avais un besoin soudain de vous parler. De m’exprimer par écrit. Car, comme on dit : « Les paroles s’envolent, mais les écrits restent ».

Je suis en train de vivre une situation hors du commun en rapport avec mon trouble de santé mentale. Vous savez et vous constatez que la santé mentale est fragile en ces temps particuliers de pandémie. Mais, pandémie ou pas, elle sera toujours fragile et présente. Il faut en parler.

En novembre 2019, j’ai craqué. J’ai perdu tous mes repères, toute confiance en moi et toute estime de moi. Je ne me reconnaissais plus.

Mon confinement a débuté à partir de ce moment-là : Dépression majeure.

Ça fesse ! À 26 ans, j’étais plus que perdue. Ce que je n’avais pas encore compris, c’est qu’en tombant comme ça, je me suis choisie. Parce qu’un long processus d’adaptation s’est entamé par la suite.

On va se dire les vraies affaires ; les étapes de compréhension et de réhabilitation sont longues mais, oh combien bénéfiques pour le futur présent !

Suivi médical, suivi psychologique, rencontre dans certains organismes de la région, lecture et émissions sur la santé mentale. La totale pour moins me sentir seule dans ce tourbillon-là !

Je dois vous dire que je savais que la dépression majeure n’était pas seule dans mon esprit. J’avais besoin de savoir quoi et d’avoir des réponses pour mieux avancer.

Par un heureux hasard, j’ai découvert le docu-réalité Un vrai selfie. C’est une émission qui regroupe huit participant.e.s entre 20 et 30 ans de partout au Canada qui se rencontrent en thérapie de groupe. Ils doivent se filmer également dans leur quotidien pour démontrer leur réalité quand tu vis avec un trouble d’anxiété. Chaque semaine. Pendant 10 semaines.

Wow ! Quelle révélation cette émission ! Parce que ça m’a permis de constater que je n’étais pas seule.

Malgré la pandémie, ils ont annoncé une 3ième saison. Ils cherchaient donc des participants.

Comme je suis une fille assez extravertie, je me disais qu’en m’inscrivant ça ne m’engageait à rien car, c’est un long processus. J’avais un désir d’y participer mais aucune attente d’être sélectionnée.

J’envoie donc ma vidéo de présentation. Je lance le tout dans l’univers ! Après plusieurs étapes concernant la sélection, on m’annonce, à la fin août 2020, que je deviendrai officiellement une des participantes de la saison 3.

Ben voyons donc !! Je peux vous dire que mon anxiété est montée en flèche ! Si c’était pour arriver, c’est parce qu’il y avait une raison. Je devais alors me déplacer, à chaque semaine, pendant 10 semaines, à Montréal pour assister à la thérapie de groupe. Et, me filmer dans mon quotidien avec mes hauts et mes bas. Déjà là, c’était un méchant gros contrat ! Mais, je crève l’abcès et je fonce !

Tout a déboulé rapidement.

Comme Charlevoix-Montréal ne se fait pas à pied, je partais le jeudi matin et revenait le samedi midi. Je ne vous cacherai pas que c’était épuisant. Mais, je n’ai aucun regret car, j’ai tellement appris et j’ai eu plein de trucs pour travailler sur moi. J’ai rencontré des gens extras avec qui je garde contact aujourd’hui. J’en suis ressortie changée et j’ai ramené avec moi un coffre à outils qui déborde !

Je sais que « thérapie de groupe » fait peur à certaines personnes. Je comprends et c’est normal. Je me suis toujours dit que je n’irais jamais là. Jamais est un bien grand mot. Pour en avoir fait la difficile expérience, je vous garantie que vous ne le regretteriez pas.

C’est, selon moi, la plus belle façon d’avancer quand l’on veut avoir des pistes pour comprendre sa maladie mentale.

Au moment d’écrire ces lignes, certain.e.s savent déjà que je participe à Un vrai selfie 3. La nouvelle s’est répandue sur les réseaux sociaux. Et, au même moment d’écrire ces lignes, il reste 2 jours avant la diffusion des émissions sur le web. https://www.tv5unis.ca/un-vrai-selfie/saisons/3

Je suis fébrile, anxieuse et stressée de m’exposer ainsi. De montrer cette vulnérabilité-là que peu connaissent de moi. Mais, ça m’a aidé énormément. Alors, j’ai le goût de vous le partager. J’espère de tout cœur que ça aidera d’autres personnes qui se questionnent.

Au moment où vous allez lire ces lignes, le stress sera probablement passé.

Vous pourrez aller visionner les épisodes sur le site D’Unis TV. Ils seront diffusés à partir du 17 mars, sur le poste d’Unis TV, à la télévision.

Ce sera la dernière étape de ce beau processus.

Je veux que vous sachiez que c’est important de bien s’entourer, santé mentale fragile ou pas. Quand ça va mal et quand ça va bien. Parce que l’un ne va pas sans l’autre. Avoir des journées plus difficiles est normal, il ne faut pas en avoir honte. Il faut même l’exprimer. Tant que l’on ne se le dit pas à soi-même, les autres ne peuvent pas le deviner.

Soyez honnête envers vous-même. Vous devriez être la personne la plus importante à vos yeux.

La santé mentale n’a pas de visage, n’a pas de genre, n’a pas d’âge. Elle est présente pour tous et pour toutes.

Merci de votre lecture, merci de votre indulgence, merci d’être vous.

Isabelle Chiasson

Février le mois de l’amour

Il fait froid, il neige, mais mine de rien les journées rallongent et on se surprend à rêver du printemps.  Confinées à la maison, plusieurs rêvent de liberté et vivent d’espoir de jours plus doux.  Pour se changer les idées, certaines guettent la fête de Cupidon qui arrive à grand pas.  Voilà une excellente occasion de sortir de notre « bulle » et de souligner notre amour à celles et à ceux qui nous sont chers.  Ça fait tellement de bien de donner.  C’est bon pour le moral de faire la différence.  Chaque petit geste est comme une étoile qui s’allume dans la nuit pour la faire paraître moins noire et surtout en cette période tumultueuse où nous remarquons de plus en plus de gens qui vivent des problèmes de santé mentale provoqués par la tristesse, la colère, le découragement et le surmenage associés à cette demande incessante de repositionnement. Nous ne pouvons sous-estimer l’influence qu’ont les facteurs extérieurs sur notre bien-être. Il devient primordial de contrebalancer avec des facteurs de protection. Voici sept astuces pour se sentir bien dans sa tête :  s’accepter, se ressourcer, ressentir, agir, choisir, découvrir et créer les liens.

Ces sept trucs pour être bien dans sa tête me ramènent à mon sujet principal : l’amour.  Mais pas n’importe lequel … l’amour de soi.  Oui, car notre bonheur, notre bien-être partent inévitablement de nous.  Voici les éléments essentiels pour développer l’amour de soi.

L’amour de soi, c’est de savoir qu’on existe et qu’on a une valeur.  C’est de s’accepter pour qui on est. L’amour de soi, c’est de prendre le temps de s’écouter. Prendre le temps de se connecter à ses valeurs, à sa vision, à ses croyances afin de se connaître pleinement et de se respecter dans ses actions.  C’est aussi de s’apprécier comme on est, pour qui on est, telle qu’on est, tout simplement, ni plus, ni moins.  L’amour de soi, c’est aussi  de prendre le temps de répondre à nos besoins essentiels. La pyramide de Maslow montre bien les besoins auxquels on doit répondre pour vivre une vie saine et heureuse.  L’amour de soi, c’est aussi se pardonner.  Pour s’aimer pleinement, il faut avoir la compassion nécessaire pour se libérer du poids de la culpabilité. Faire des erreurs, c’est totalement humain. Lâcher prise sur celles-ci en s’accordant le pardon permet de créer l’espace nécessaire en soi pour mieux s’aimer. L’amour de soi, c’estaussi se faire confiance.  Ceci veut dire être ouverte à ce que notre intuition nous dit.  Pour y arriver, il faut s’écouter davantage. 

S’aimer soi-même, c’est aussi avoir de l’estime de soi.  Il existe une différence entre la confiance en soi et l’estime de soi.  L’estime de soi, c’est croire suffisamment en sa valeur. C’est être à l’écoute de qui on est réellement dans toute sa personne.  L’amour de soi, c’est de s’approprier son pouvoir d’agir. Ce qui veut dire prendre sa vie en main. C’est de prendre conscience qu’on est la seule personne à pouvoir créer la vie dont on rêve. C’est aussi de savoir qu’on a réellement un pouvoir à l’intérieur de soi.

L’appropriation de son pouvoir d’agir c’est aussi exprimer les sentiments qui nous habitent, nommer nos pensées et nos idées de façon à montrer aux autres ce qu’on pense et qui on est réellement, sans masque.  L’amour de soi passe par le respect de soi.  Le respect de soi demande que les paroles qu’on exprime au sujet de soi (même le discours intérieur) soient positives, honnêtes et constructives.  S’approprier son pouvoir signifie également faire des choix alignés sur nos valeurs et sur qui on est réellement. Ces choix incluent nos actions, mais aussi les relations qu’on entretient ou qu’on entame.  L’amour de soi, c’est aussi de s’amuser, de sourire à la vie en faisant des activités qui nous nourrissent, de rire, d’apprécier les petits bonheurs.  Enfin, pour cultiver l’amour de soi, il est essentiel de créer de l’espace pour s’aimer. Une relation saine avec soi-même se construit à coup de petites attentions régulières.  De la même façon qu’on prend le temps de créer de petits moments pour construire une relation de confiance avec une autre personne humaine, il est essentiel de créer aussi des moments pour soi.

En résumé, apprendre à s’aimer, c’est s’accueillir autant dans nos forces qu’au travers de nos limites.  C’est une façon de vivre.  C’est se traiter comme nous traiterions une personne que nous aimons profondément avec bienveillance, respect, compassion tout en faisant preuve d’ouverture, d’écoute et de non jugement.  L’amour de soi, c’est se donner exactement ce que l’on donnerait à une personne chère, c’est se traiter le mieux possible.

Audrey